Le vitrail de l'église Saint Jean Baptiste
C’est en 1922 qu’a été posé le vitrail réalisé par le maître-verrier G. MERKIEN.
Ce vitrail est un hommage aux poilus du premier conflit mondial.
Dans toutes les communes de France, au lendemain de la Grande Guerre, des monuments sont édifiés sur les places publiques, souvent près des églises. À Saint-Jean-sur-Vilaine, le père Morin, curé de la paroisse, ne veut pas entendre parler d'un tel monument. Le père Morin décide donc de faire appel à un maître verrier d'Angers. Le maire de l’époque, un membre de la famille de la Chevasnerie, fit voter une importante subvention municipale (5500 francs), ce qui explique la présence sur ce vitrail des blasons de cette famille.
Dans la partie supérieure, un Sacré-Cœur rayonnant domine la scène.
Dans la partie médiane, la Vierge Marie et Saint-Jean-Baptiste encadrent deux édifices religieux : l’église de Saint-Jean-sur-Vilaine, ainsi que celle de la Peinière, haut-lieu de pèlerinage local, distant de trois kilomètres seulement.
Contrastant violemment avec la partie haute, illuminée et paisible, le bas du vitrail offre le spectacle d’un soldat gisant dans la semi-obscurité d’une tranchée. La mort a fait son œuvre. Le soldat est étendu, tenant de sa main gauche la hampe d’un drapeau tricolore qui enveloppe partiellement son corps, tel un linceul prestigieux. Son visage, quoique blafard, est serein. Tourné vers le ciel, il exprime la sérénité du devoir accompli et la certitude de la grâce divine pour son suprême sacrifice.
De chaque côté de l'autel, sur des plaques en marbre, s'inscrivent les vingt-six noms des victimes de la Première Guerre mondiale ainsi que les six de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, pour le père Morin, le monument aux morts ne comprend pas seulement ce vitrail, mais aussi l'autel de la chapelle sud, qui a remplacé en 1921 l'autel de Sainte-Marguerite. La position du Christ sur les genoux de sa mère est à rapprocher de celle du soldat dans les plis du drapeau, symbole de la France accueillant un de ses enfants mort pour elle, comme le Christ, mort pour le salut des hommes, accueilli par Marie. Les noms des soldats de Saint-Jean-sur-Vilaine morts pour la France avaient été gravés sur le socle de la croix du cimetière l'année précédente, par la municipalité.